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Histoire – Eymet

Blottie au creux d’un méandre du Dropt, la cité médiévale d’Eymet marque l’entrée Sud du Périgord. Elle occupe un site privilégié, occupé depuis la nuit des temps comme en témoignent d’importants vestiges.

Fondée le 28 juin 1270 par Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et frère de Saint-Louis, la Bastide d’Eymet changea plusieurs fois de mains pendant la guerre de Cent-ans jusqu’à la bataille de Castillon et la reconquête de l’Aquitaine par Charles VII, en 1453.

On retiendra de cette époque troublée de combats du 1er septembre 1377, relaté par Froissart. Ce jour-là, Jean de Beuil, lieutenant de Bertrand Du Guesclin (occupé à faire le siège de Bergerac) attaque un fort contingent anglo-gascon à l’entrée Sud d’Eymet; de nombreux ennemis se noient dans le Dropt au « Gua de Roupy », ou « Trou des Anglais ».

Dès 1535, Eymet devient une solide place protestante. Accompagné au nom de sa mère, Jeanne d’Albret, le futur roi Henri IV y fait moult séjours. Le 15 mars 1588; il écrit à sa maîtresse Diane d’Andouin, la Belle Corisande, une lettre qui se termine par :
« Je vous envoie mille millions de baisers d’Aymet ».

La cité d’Eymet présente le plan caractéristique des bastides du Sud-ouest, ces « villes nouvelles du MOYEN-AGE » construites en peu d’années durant la seconde moitié du XIII ème siècle. Lauréate du concours « Plan Bastide » mené par la Région Aquitaine, Eymet a su préserver et aménager d’importants témoins de l’époque médiévale : la place aux belles proportions, entourée de maisons à arcades …

Les rues et ruelles se coupant à angle droit, où l’on compte nombre de maisons à pans de bois et édifices gothiques. Le donjon du château fort du XIII ème siècle, sur lequel s’appuient les vestiges des remparts de la ville, construits en 1320 et détruits en 1830.

Enfin, ce qui reste du quai de la navigation rappelle qu’ Eymet fut un port d’où partaient vers Bordeaux de petites gabares chargées de bois, vins et grains… Le moulin du XIV ème siècle est aussi la preuve d’une importante activité commerciale les derniers siècles.

Tout en préservant son riche passé, Eymet est devenue aujourd’hui un pôle économique, commercial et industriel.

Flaner au coeur d’Eymet, permet de découvrir les vieilles maisons, la place et ses arcades ainsi que les ruelles de la bastide.
Le petit patrimoine est aussi très riche dans notre région. Vous pouvez découvrir les églises, chapelles romanes, moulins, pigeonniers, lavoirs …

La richesse du patrimoine d’Eymet se caractérise aussi par un château privé classé monument historique

Situé sur une hauteur qui domine la vallée du Dropt, le site du château de Pouthet a beaucoup de charme. Sa construction date du XVIIIe, mais il a profondément été remanié à la fin du XIXe. Son parc comporte notamment des buis taillés et une superbe allée de cèdres plantée il y a 150 ans. Dans les pentes environnantes, les sous bois sont tapissés de fleurs selon les saisons. Le jardin potager se particularise par la présence de carrés où cohabitent fleurs et légumes de même couleur.
Le site se visite de juillet à septembre du lundi au samedi. Pour tout renseignement complémentaire contactez Monsieur et Madame de la Source au 05.53.23.81.21.
Découverte au fil de l’eau

Chacune des communes constituant le Pays d’Eymet compte un ou plusieurs ouvrages d’un « petit » patrimoine oublié et pourtant plein de charme, dont le point commun est l’Eau… Tourons, fontaines, lavoirs, sources, grottes et résurgences, ruisseaux et lacs, moulins et ponts romans sur le Dropt.

Très nombreux sont ces témoins d’un passé parfois lointain, important ou modeste par la taille, mais toujours dignes d’intérêt, et qui incitent à une promenade-fraîcheur qu’en de chaudes journées d’été, le visiteur appréciera.

Balade à pied ou à VTT au bord du Lac de l’Escourroux, la plus vaste retenue colinéaire d’Aquitaine avec ses 120 hectares inscrits dans un cadre naturel d’une qualité exceptionnelle.

Du Périgord, pays des cèpes jusqu’au fleuve Garonne, la vallée du Dropt trace un sillon de 130 kilomètres. Terre d’Histoire, où vignobles, vergers, cultures et paysages d’harmonie alternent avec bastides, cités médiévales et villages de caractères, manoirs et châteaux, églises et chapelles romanes… Situé à mi-chemin du cours paresseux de la rivière, le Pays d’Eymet ouvre son terroir en grand! Un terroir qui invite à la promenade, à la découverte d’un patrimoine riche et varié, aux sports de plein air…

Jean Filhol : un aventurier Eymétois

Grâce à ses efforts soutenus, à un grand courage et probablement poussé par un grand amour de ce pays qui ne ressemble en rien aux riants et enchanteurs paysages de la vallée du Drot mais dans lequel il se découvre une âme de bâtisseur, il provoque dans un premier temps la naissance d’une bourgade.
Petit à petit, ayant écarté les menaces de désordre, et assuré d’une main ferme, la sécurité, des hommes et des femmes s’installent, avec quelques craintes au départ mais qui s’effacent vite devant les possibilités de cultures et d’expansion générale qu’offre cette terre vierge de l’Amérique.
Jean Filhol crée une école puis un temple et enfin, avec intelligence, il met en place toute une administration à laquelle collaborent avec enthousiasme quelques français, dont un certain Epinet, auxquels il a dû communiquer sa foi.
A la fin du 18ème siècle, Jean Filhol a 60 ans. La petite bourgade de Monroe, c’est ainsi qu’on l’a baptisée, compte déjà plus de 300 habitants. On vient d’y découvrir des gisements de gaz naturel et de nouveaux pionniers, parmi lesquels il y a de nombreux canadiens français, arrivent pour contribuer à son développement.
Aujourd’hui, la petite école créée par Jean Filhol est devenue une université que fréquentent 9000 étudiants. Monroe est devenue un centre routier très important et une ville de plus de 60.000 habitants, en pleine expansion.
II peut être fier de lui, notre aventurier Eymétois lorsque la mort vient le prendre à l’âge de 81 ans, entouré de l’affection de ses descendants qui sont nombreux en Louisiane, et honoré de la reconnaissance d’une population de cette terre américaine qu’il a servi avec opiniâtreté et dans laquelle il repose à jamais.

Jean Dalba 1990